Une rencontre a réuni au département des Infrastructures et des Transports, la DNTT (Direction Nationale des Transports Terrestres) et les auto-écoles évoluant dans le grand Conakry. Elles sont vingt à avoir répondu présentes à ce rendez-vous. L’ordre du jour portait sur les questions inscrites dans le cahier des charges soumis aux auto-écoles pour redynamiser la formation à la conduite automobile.

D’entrée, le Directeur National des Transports Terrestres, Dr Ibrahima Adama Camara, entouré de ses principaux collaborateurs, a tenu à souligner le rôle important des auto-écoles dans l’amélioration de la circulation routière et la réduction des accidents, dans notre pays. Il dira qu’à ce jour, toute mobilité, où qu’elle ait lieu sur la route, s’apprécie selon trois facteurs : le coût, la commodité ou le confort et la sécurité. De cette trilogie, la sécurité est sans équivoque, la plus importante, dira-t-il. C’est elle qui conditionne le bon déroulement de tout déplacement et qui permet qu’il se déroule dans les conditions les plus souhaitées, c’est-à-dire sans accident.

Pour arriver à cette finalité, c’est-à-dire enrayer les accidents de la circulation ou à tout le moins les réduire, son service (la DNTT) a élaboré un cahier des charges à l’intention des auto-écoles. Pour lui, la mutation de celles-ci en établissement d’enseignement de la conduite automobile et des règles de sécurité routière, comme l’indique leur nouvelle dénomination, explique à suffisance, tout l’intérêt que les pouvoirs publics leur accordent.

Et lorsqu’on considère le fait que la formation initiale dispensée influence nécessairement le comportement du futur conducteur, on comprend dès lors que la DNTT s’assure en amont, de la qualité de l’apprentissage dispensé.

Ainsi donc, Dr Camara conclut que ce dit apprentissage doit nécessairement être de qualité pour répondre aux attentes des populations, mais aussi des autorités chargées du secteur. Il ajoutera que c’est l’un des rôles régaliens dévolu à la DNTT dont la mission consiste, entre autres, à « organiser et coordonner les activités des établissements de formation à la conduite automobile sur l’ensemble du territoire national, en même temps que d’assurer leur surveillance administrative, leur contrôle et leur audit. » C’est ainsi qu’elle initie régulièrement des textes règlementaires qui codifient l’activité et les réactualise quelquefois, en fonction du contexte et de l’évolution du secteur. Comme c’est le cas, actuellement.

Mais, que dit donc, ce cahier des charges ?

Ce document de 18 pages comprend douze (12) chapitres. Nous n’en retiendrons que deux, pour ce départ.

C’est d’abord le cas du véhicule destiné à la formation pratique. Son âge est évalué en fonction de la date de la première mise en circulation. Il ne doit pas excéder :

-cinq (5) ans pour les motocycles, « A1 et A »

-dix (10) ans, pour la catégorie « B »

-vingt ans (20) pour les catégories « C » ; « C1 » ; « D » ; « E » et « G ».

Ensuite, s’ajoute le volet concernant la formation. On y lit au chapitre II, article 3 : « sont autorisés à exercer la fonction de formateur, les personnes ayant obtenu un certificat d’aptitude ou tout autre diplôme requis pour la formation des conducteurs. »

A l’évocation de ces deux points, des débats houleux s’en sont suivis. Bien des réserves ont été émises pour objecter leur maintien dans le cahier des charges. Chacun arguant ne pas pouvoir satisfaire les conditions exigées.

Mais, quoique bien justifiées dans l’ensemble, ces réactions ont été battues en brèche par l’argumentaire du directeur national. Il a annoncé que cette période de transition est à mettre à profit pour engager des réformes hardies dans le domaine de la formation à la conduite automobile, de la moralisation et la sécurisation des permis.

Il évoquera les multiples sollicitations que le département des Infrastructures et des Transports reçoit de toutes parts (en Guinée et ailleurs), pour l’authentification des permis de conduire délivrés dans notre pays.

Les faiblesses dans le processus d’émission et de délivrance de ces titres ont offert aux faussaires, l’occasion de les imiter ou de les falsifier. Cela décrédibilise les documents officiels que notre pays délivre, en entachant l’image qu’il renvoie aux autres. Ajoutons également que ça contribue à accroître les infractions et les accidents à travers la ‘’permission’’ ou l’autorisation tacite ainsi accordée à de mauvais conducteurs, détenteurs de faux documents, pour conduire sur nos routes.

Le directeur national a annoncé une tournée dans les auto-écoles, à partir du 1eroctobre. Ce qui permettra à ses services d’apprécier l’installation de chacune d’elles.

Par la même occasion, il dira avoir obtenu que le CEPERTAM (centre de perfectionnement aux techniques automobiles et mécaniques) assure la formation rapide des postulants à la fonction de formateur dans les auto-écoles.

En tout cas, conclura-t-il, seules celles qui rempliront les conditions fixées dans le cahier des charges auront l’agrément pour former des candidats et les présenter à l’examen du permis de conduire.